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sous-titre : Aujourd'hui comme hier
 
 

La IVe Internationale s'étant emparé des funérailles de Natalia Sedova Trotski, sans même se donner la peine d'éclairer qui que ce soit sur la véritable pensée politique de celle-ci, nous nous faisons un devoir de porter à la connaissance de tous les trois documents ci-après.

On notera que, dans sa lettre de rupture, Natalia accuse la IVe Internationale non seulement de conservatisme à l'égard d'une notion dépassée (la Russie "état-ouvrier"), mais aussi d'abandon de l'internationalisme prolétarien. Dans sa réponse la IVe Internationale laisse de côté les accusations politiques ou tergiverse sur la question de la Russie. Son argument le plus fort est l'insulte. Elle accuse Natalia Sedova Trotski d'être sous l'emprise de l'impérialisme américain, tandis que pendant la dernière guerre mondiale, lorsque les actuels leaders de la IVe faisaient de la résistance nationale, elle les taxait d'opportunisme.

La IVe Internationale a-t-elle organisé les funérailles d'une femme tombée sous la coupe de l'impérialisme américain ou bien l'a-t-elle "réhabilitée" à la mode orientale ? En tout cas, on ne saurait conclure que Natalia Sedova Trotski a changé de position, comme le prouve sa dernière déclaration politique écrite, reproduite ci-dessous. Il est de plus en plus certain que la IVe Internationale se rapproche de Moscou dans la mesure même où Natalia s'en éloignait, ainsi que nous, qui restons fidèles à la pensée révolutionnaire.

Paris, le 17 février 1962.

Les Éditeurs :

GROUPE SPARTACUS (France);
PARTITO COMUNISTA INTERNAZIONALISTA (Italie);
FOMENTO OBRERO REVOLUCIONARIO (Espagne).



 
     
 
LETTRE DE NATALIA SEDOVA TROTSKI
AU COMITÉ EXÉCUTIF DE LA IVe INTERNATIONALE


Camarades,

Vous savez fort bien que je n'étais plus d'accord politiquement avec vous depuis 5 ou 6 ans, depuis la fin de la guerre et même plus tôt. La position que vous avez prise sur les importants événements des derniers temps me montre qu'au lieu de corriger vos erreurs antérieures, vous persistez en elles et les approfondissez. Sur la route que vous avez prise, vous êtes arrivés à un point où il ne m'est plus possible de rester silencieuse et de me limiter à des protestations privées. Je dois maintenant exprimer mes opinions publiquement.

Je me sens obligée de faire un pas grave et difficile pour moi, et je ne puis que le regretter sincèrement. Mais il n'y a pas d'autre voie. Après beaucoup de réflexions et d'hésitations sur un problème qui m'a profondément peinée, je trouve que je dois vous dire que je ne vois pas d'autre voie que de dire ouvertement que nos désaccords ne me permettent plus de rester plus longtemps dans vos rangs.

Les raisons de cette action définitive de ma part sont connues de la plupart d'entre vous. Je ne les répète ici brièvement que pour ceux auxquels elles ne sont pas familières, n'abordant que nos divergences fondamentales essentielles et non les divergences sur les questions de politique quotidienne qui leur sont reliées ou qui en découlent.

Obsédés par des formules vieilles et dépassées, vous continuez à considérer l'État stalinien comme un État ouvrier. Je ne puis et ne veux vous suivre sur ce point. Depuis le début de la lutte contre la bureaucratie usurpatrice, L.D. Trotski répéta pratiquement chaque année que le régime se déplaçait vers la droite, dans les conditions de retard de la révolution mondiale et de la saisie de toutes les positions politiques en Russie par la bureaucratie. A plusieurs reprises, il souligna que la consolidation du stalinisme en Russie menait à une détérioration des positions économiques, politiques et sociales de la classe ouvrière, et au triomphe d'une aristocratie tyrannique et privilégiée. Si cette tendance continue, dit-il, la révolution s'épuisera et le capitalisme sera restauré. Malheureusement c'est ce qui s'est produit, bien que sous des formes nouvelles et inattendues. Il n'y a guère de pays au monde où les idées et les défenseurs authentiques du socialisme soient pourchassés de façon aussi barbare. Il devrait être clair pour chacun que la révolution a été complètement détruite par le stalinisme. Cependant vous continuez à dire que, sous ce régime inouï, la Russie est encore un État ouvrier. Je considère ceci comme un coup porté au socialisme. Le stalinisme et l'État stalinien n'ont absolument rien de commun avec un État ouvrier et avec le socialisme. Ils sont les plus dangereux ennemis du socialisme et de la classe ouvrière.

Vous considérez maintenant que les États de l'Europe orientale sur lesquels le stalinisme a établi sa domination pendant et après la guerre sont également des États ouvriers. Cela équivaut à dire que le stalinisme a rempli un rôle socialiste révolutionnaire. Je ne puis et ne veux vous suivre sur ce point. Après la guerre et même avant qu'elle se termine, il y eut un mouvement révolutionnaire montant des masses dans ces pays. Mais ce ne furent pas les masses qui s'emparèrent du pouvoir et ce ne furent pas des États ouvriers qui furent établis par leurs luttes. C'est la contre-révolution stalinienne qui s'empara du pouvoir, réduisant ces pays à l'état de vassaux du Kremlin, étranglant les masses travailleuses, leurs luttes révolutionnaires et leurs aspirations révolutionnaires. En considérant que la bureaucratie stalinienne a établi des États ouvriers dans ces pays, vous assignez à celle-ci un rôle progressif et même révolutionnaire. En propageant cette contre-vérité monstrueuse, vous déniez à la IVe Internationale toute raison fondamentale d'existence comme parti mondial de la révolution socialiste. Dans le passé nous avons toujours considéré le stalinisme comme une force contre-révolutionnaire dans tous les sens du terme. Vous ne le faites plus, mais je continue à le faire.

En 1932 et 1933, pour justifier leur capitulation honteuse devant l'hitlérisme, les staliniens ont déclaré qu'il importait peu que les fascistes viennent au pouvoir, parce que le socialisme viendrait après et à travers le règne du fascisme. Seules des brutes dépourvues d'humanité et d'un atome de pensée ou d'esprit révolutionnaire pouvaient s'exprimer ainsi. Aujourd'hui, indépendamment des buts révolutionnaires qui vous animent, vous prétendez que la réaction despotique stalinienne qui a triomphé en Europe orientale est une des voies par lesquelles le socialisme viendra éventuellement. Ce point de vue constitue une rupture irrémédiable avec les convictions profondes que notre mouvement a toujours défendues et que je continue à partager.

Il m'est impossible de vous suivre dans la question du régime de Tito en Yougoslavie. Toute la sympathie et tout le soutien des révolutionnaires et même de tous les démocrates doivent aller au peuple yougoslave dans sa résistance déterminée aux efforts de Moscou pour le réduire et réduire son pays à la servitude. Il faut tirer profit des concessions que le régime yougoslave est à présent obligé de faire à son peuple. Mais toute votre presse est maintenant consacrée à une inexcusable idéalisation de la bureaucratie titiste, idéalisation pour laquelle il n'y a pas de base dans les traditions et les principes de notre mouvement. Cette bureaucratie stalinienne n'est qu'une réplique, sous une forme nouvelle, de la vieille bureaucratie stalinienne. Elle a été éduquée dans les idées, la politique et la morale du Guépéou. Son régime ne diffère en rien de fondamental de celui de Staline. Il est absurde de croire ou d'enseigner que la direction révolutionnaire du peuple yougoslave se développera de cette bureaucratie ou par d'autres voies que celle d'une lutte contre elle.

Ce qui est plus insupportable que tout, c'est la position sur la guerre à laquelle vous vous êtes engagés. La troisième guerre mondiale qui menace l'humanité place le mouvement révolutionnaire devant les problèmes les plus difficiles, les situations les plus complexes, les décisions les plus graves. Notre position ne peut être prise qu'après des discussions très sérieuses et très libres. Mais face aux événements des récentes années, vous continuez de préconiser la défense de l'État stalinien et d'engager tout le mouvement dans celle-ci. Vous soutenez même maintenant les armées du stalinisme dans la guerre à laquelle se trouve soumis le peuple coréen crucifié. Je ne puis et ne veux vous suivre sur ce point.

C'est en 1927 que Trotski, dans une réponse à une question déloyale que Staline lui posa au Bureau Politique exprima ses positions comme suit : Pour la patrie socialiste, oui ! Pour le régime stalinien, non ! C'était en 1927 ! Aujourd'hui, vingt-trois ans après, Staline n'a rien laissé de la patrie socialiste. Elle a été remplacée par l'asservissement et la dégradation du peuple par l'autocratie stalinienne. C'est cet État que vous vous proposez de défendre dans la guerre, que vous défendez déjà en Corée. Je sais très bien que vous dites souvent que vous critiquez le stalinisme et que vous le combattez. Mais le fait est que votre critique et votre lutte perdent leur valeur et ne peuvent donner de résultats parce qu'elles sont déterminées par votre position de la défense de l'État stalinien et subordonnées à celle-ci. Quiconque défend ce régime d'oppression barbare, abandonne, indépendamment de ses motifs, les principes du socialisme et de l'internationalisme.

Dans le message qui m'a été envoyé par le dernier Congrès du S.W.P., il est écrit que les idées de Trotski continuent à vous guider. Je dois vous dire que j'ai lu ces mots avec beaucoup d'amertume. Comme vous avez pu le constater de ce que je viens d'écrire, je ne vois pas ces idées dans votre politique. J'ai confiance dans ces idées. Je reste convaincue que la seule issue à la situation actuelle, c'est la révolution socialiste, c'est l'auto émancipation du prolétariat mondial.

Natalia Sedova TROTSKI
Mexico, 9 mai 1951.

 

 
 

DÉCLARATION DU C.E.I. SUR LA LETTRE
DE NATALIA SEDOVA TROTSKI


La rupture de Natalia Trotski avec la IVe Internationale est un événement pénible dans son histoire, qui provoquera le regret des révolutionnaires dans le monde entier. Mais cette rupture ne pourra rien changer à leur détermination de continuer la lutte pour les idées du dirigeant martyr de la Révolution d'Octobre, lutte maintenant abandonnée par Natalia. Ils comprendront que son acte, en dépit des meilleures intentions, est objectivement une capitulation sous la pression de l'impérialisme mondial mais celle-ci ne met pas plus en cause le programme de la IVe Internationale, tracé dans ses lignes essentielles par Léon Trotski, que ne le fit la capitulation devant le stalinisme de ses collaborateurs les plus proches, Rakowsky, Radek, Préobragenski et autres au cours de son existence. La réaction organisée a souvent, par sa puissance, dominé et écrasé la résistance de tel ou tel individu. Mais elle n'a jamais été capable et, nous en sommes certains, elle ne sera jamais capable d'écraser les grandes vérités du marxisme élaborées par les leaders géniaux de la révolution prolétarienne Marx, Engels, Lénine et Trotski, et les mouvements qu'ils ont créés.

Il n'est guère besoin à présent de nous livrer à une longue polémique sur la déclaration de Natalia Trotski. Les faits, l'histoire et la logique de l'analyse de classe sont clairs. Ils sont chair et sang des cadres ouvriers en qui s'identifie le trotskisme dans chaque pays. Et ce n'est pas le fruit du hasard. C'est Trotski lui-même qui insista que la stratégie de la défense inconditionnelle de l'Union soviétique contre l'impérialisme devait être la pierre de touche du mouvement qu'il dirigea afin de pouvoir supplanter et renverser le stalinisme dans l'avant-garde révolutionnaire du prolétariat. Ce ne fut pas pour lui une question académique. Du début de son exil en 1929 jusqu'à sa mort, onze années plus tard, jamais il ne fit la moindre concession a ceux qui demandaient de renoncer à cette tâche stratégique de la lutte de classe internationale. Au contraire, Trotski rompit sans hésitation avec les personnes les plus " distinguées " et même avec des collaborateurs personnels - de Souvarine à Shachtman - qui glissèrent sur cette question décisive. Cette question fut précisément la raison de la plupart des scissions dans les rangs du mouvement trotskiste mondial, scissions qui s'avérèrent en outre entièrement justifiées par les reniements ultérieurs de la plupart de ceux qui commencèrent avec une position défaitiste envers l'Union soviétique.

Il est pénible d'entendre Natalia Trotski répéter les arguments même que Trotski avait si longtemps combattus et qu'il réfuta et dénonça dans tous ses écrits, notamment dans tous ceux de sa dernière bataille contre l'opposition petite-bourgeoise Shachtman-Burnham dans le Socialist Workers Party quelques mois avant d'être assassiné.

Trotski connaissait parfaitement bien la bestialité et la barbarie du régime stalinien. Il en avait vécu l'horrible dégénérescence et conclu à la nécessité d'une révolution politique pour renverser le régime bureaucratique et rétablir la démocratie ouvrière. Mais ce fut lui, l'auteur du célèbre parallèle entre le totalitarisme des régimes de Staline et d'Hitler, qui rejeta sans aucune équivoque toute suggestion selon laquelle l'Union soviétique devait en raison de son régime être abandonnée à la merci de l'impérialiste. Il ne cessa de répéter que le marxisme dans son essence consistait à saisir la différence entre la base sociale de la société créée par la Révolution d'Octobre et la caste parasitaire qui avait usurpé le pouvoir dans le premier État ouvrier. Tout à fait clairvoyant quant au processus de dégénérescence qui se déroulait Trotski répéta à maintes reprises que la nature de classe de l'État était déterminée par ses formes de propriété et que l'élimination de la nationalisation et de l'économie planifiée seule modifierait sa nature de classe. Natalia Trotski n'a apporté aucun élément nouveau pour prouver qu'une telle transformation avait eu lieu.

Au contraire, sa déclaration ne donne pas d'analyse sérieuse du stalinisme ou de la situation en Union soviétique. Elle constitue une de ces réactions émotionnelles à la brutalité du régime stalinien, réactions devenues si familières dans les années passées et qui n'étaient pas inconnues du temps de Trotski. Une fois de plus nous avons la tentative ancienne d'identifier les opposants révolutionnaires les plus conséquents du Kremlin avec le stalinisme en raison de leur défense de l'Union soviétique. Il est pénible que cette accusation nous soit faite par la veuve de celui qui fut si souvent l'objet de la même accusation et pour les mêmes raisons. L'assassinat de Trotski a montré que Staline était moins que quiconque convaincu qu'il y avait dans le défensisme de Trotski le moindre indice ou signe d'une capitulation devant le régime autocratique en U.R.S.S.

Nous comprenons fort bien les raisons personnelles justifiées de l'amertume de Natalia, et nous savons les souffrances immenses qu'elle a subies de la part des assassins du Kremlin. Mais nous devons aussi répéter avec Trotski que l'amertume ne peut remplacer une politique. Particulièrement en temps de guerre ou de l'approche de la guerre, lorsque les pressions de la société organisée atteignent leur intensité la plus grande un révolutionnaire qui perd la tête, c'est-à-dire ses critères de classe, est perdu.

Pour Trotski dans la dernière guerre, tout comme pour nous aujourd'hui, l'ennemi principal du socialisme et du progrès est l'impérialisme mondial. C'est seulement dans la mesure où ceci est compris et devient la base de notre stratégie de classe - et pas autrement - que peuvent être combattus et vaincus le stalinisme et toutes les autres tendances étrangères dans le mouvement ouvrier.

L'âpre répudiation de la IVe Internationale par Natalia provoquera précisément le contraire de ce qu'elle recherchait. C'est un cadeau précieux qu'elle fournit à la fois au stalinisme et à l'impérialisme. Staline pourra plus commodément répandre ses mensonges et ses calomnies contre le trotskisme aux ouvriers et paysans de Corée, de Chine, d'Europe orientale et d'U.R.S.S. que Natalia a décidé d'abandonner à l'impérialisme en raison de l'influence ou de la domination du stalinisme dans ces pays. D'autre part, les laquais de l'impérialisme, les sociaux-démocrates et les renégats de tout acabit chercheront à trouver dans sa déclaration une justification de leurs crimes et de leurs trahisons envers le prolétariat.

Mais ni les uns ni les autres ne réussiront en fin de compte. La puissance de la vérité résistera à ces déformations et à ces attaques. Et surtout, la détermination des cadres révolutionnaires de la IVe Internationale de prendre part aux luttes des masses contre le capitalisme et l'impérialisme, en dépit du caractère de leurs directions temporaires, conduira à la justification finale de notre chef martyr sur tous ses détracteurs d'aujourd'hui.

Il n'est pas commode de se séparer de Natalia qui, après tant d'années de combat, est devenue la victime de pressions plus fortes qu'elle. Les révolutionnaires, les continuateurs de Léon Trotski n'ont pas le choix. Nous ne pouvons que répéter la célèbre maxime qu'il aimait à citer : "Ni rire ni pleurer, mais comprendre".

Juin 1951.

(Quatrième Internationale, Vol. IX (9e année) N° 5~7, mai-juillet 1951, P. 51 sq.)

 

 

DERNIÈRE DÉCLARATION


Monsieur le Directeur, Dans l'interview faite par M. Michel Gordey et publiée dans France-Soir le lundi 7 novembre, il est dit au second paragraphe : "Elle (c'est-à-dire moi-même) espère, avant, de mourir, assister à la réhabilitation par le communisme mondial de celui (Trotski) qui fut, après Lénine, le plus grand révolutionnaire des temps modernes et le père spirituel de Mao Tsé-Toung, le chef communiste chinois ".

Ces paroles ne m'appartiennent nullement ; elles ont été introduites par le rédacteur de l'interview. Je me vois donc obligée de préciser ce qui suit :

1. - Un grand révolutionnaire comme Léon Trotski ne peut en aucune manière être le père de Mao Tsé-Toung, qui a conquis sa position en Chine en lutte directe avec l'Opposition de gauche (trotskiste) et l'a consolidée par l'assassinat et la persécution des révolutionnaires, tout comme l'a fait Tchang Kaï-Chek. Les pères spirituels de Mao Tsé-Toung et de son parti sont évidemment Staline (qu'il revendique d'ailleurs comme tel) et ses collaborateurs, M. Khrouchtchev inclus.

2. - Je considère l'actuel régime chinois, de même que le régime russe ou tout autre bâti sur le modèle de celui-ci, aussi éloigné du marxisme et de la révolution prolétarienne que celui de Franco en Espagne.

3. - La terreur policière et les calomnies de Staline n'étaient que l'aspect politique d'une lutte à mort contre la révolution, menée par l'ensemble de la bureaucratie. On ne peut donc attendre le rétablissement de toute la vérité que de l'anéantissement de cette bureaucratie par la classe ouvrière qu'elle a réduite à l'esclavage. Je n'espère rien du parti russe ni de ses imitateurs foncièrement anti-communistes. Toute déstalinisation s'avèrera un leurre, si elle ne va pas jusqu'à la prise du pouvoir par le prolétariat et la dissolution des institutions policières, politiques, militaires et économiques, bases de la contre-révolution qui a établi le capitalisme d'État stalinien.

Recevez, Monsieur le Directeur, mes salutations.

Paris, 9 novembre 1961.
Natalia Sedova TROTSKI.

 

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